Syrie : Chute du régime Assad/ Quelles conséquences pour des pays Africains ? Le message de Pékin
La chute de Bachar El-Assad, survenue ce dimanche 8 décembre 2024, marque un tournant historique pour la Syrie et le monde. Après plus de deux décennies au pouvoir, le président syrien a été contraint de quitter ses fonctions sous la pression conjuguée des forces rebelles. L’ancien Président a trouvé refuge en Russie avec toute sa famille, bénéficiant d’un exil organisé discrètement.
Le nouvel homme fort de la Syrie, Abou Mohammed al-Joulani, leader de l’ex-Front Al-Nosra et aujourd’hui figure centrale du mouvement Hayat Tahrir al-Sham, a pris le contrôle du pays. Ce changement de régime en Syrie, bien qu’encore fragile, pourrait avoir des répercussions significatives pour l’Afrique.
D’un point de vue sécuritaire, la prise de pouvoir par les factions rebelles dirigées par Abou Mohammed al-Joulani soulève des interrogations, mais elle pourrait aussi affaiblir les structures terroristes transnationales qui ont trouvé un refuge stratégique sous le régime précédent. La chute de Bachar El-Assad perturbe les réseaux qui soutenaient des groupes africains tels que Boko Haram ou Al-Shabaab. Une Syrie réorganisée pourrait diminuer l’impact de ces mouvements, en limitant leurs sources de financement et de recrutement.
Sur le plan diplomatique, l’exil de Bachar El-Assad en Russie illustre un réalignement des alliances internationales. Cette situation pourrait être l’occasion pour les pays africains de renforcer leurs liens avec les puissances impliquées dans la gestion de la crise syrienne, notamment la Russie, la Turquie et les États-Unis. Par ailleurs, la figure controversée d’Abou Mohammed al-Joulani, malgré son passé, pourrait amener une recomposition des partenariats dans la lutte contre l’extrémisme, avec une attention accrue sur le rôle des États africains en tant qu’acteurs de la stabilité régionale.
Économiquement, une Syrie sous reconstruction sous l’autorité d’al-Joulani pourrait rediriger des flux d’aide internationale et libérer des fonds pour d’autres régions en crise, notamment en Afrique. Les pays africains pourraient également trouver des opportunités dans des partenariats commerciaux avec une Syrie en quête de diversification économique après des années de guerre.
Ce lundi 9 décembre, la Chine a appelé les parties concernées à privilégier une solution politique pour rétablir la stabilité en Syrie dans les meilleurs délais. Lors d’un point de presse, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a souligné que l’avenir de la Syrie doit être décidé par son peuple. Elle a invité les acteurs impliqués à adopter une approche guidée par le sens des responsabilités et les intérêts fondamentaux et à long terme du peuple syrien, afin de restaurer rapidement l’ordre et la stabilité dans le pays.
La chute de Bachar El-Assad envoie un signal fort aux dirigeants africains sur la possibilité de changements politiques radicaux même dans des régimes consolidés. Cette situation pourrait inspirer des mouvements démocratiques ou encourager certains régimes autoritaires à revoir leurs stratégies de gouvernance.
Ce basculement en Syrie, bien qu’il reste encore incertain, offre à l’Afrique une occasion de repenser son positionnement géopolitique et de tirer parti de cette nouvelle configuration internationale. Toutefois, les répercussions exactes dépendront des dynamiques internes syriennes et de la capacité des nouveaux dirigeants à stabiliser le pays.