Politique Chinoise/ ”Les Nouvelles routes de la soie’’ : Quel constat 10 ans après avoir vu le jour ?

L’initiative chinoise de la Nouvelle route de la soie, également appelée l’initiative la Ceinture et la Route (Belt and Road Initiative), suscite des opinions divergentes en Afrique quant à son impact et à sa réalité pour les pays du continent.

Les relations sino-africaines ont une histoire riche et complexe, débutant dans les années 1950 et 1960 lorsque la Chine a soutenu les mouvements de libération nationale en Afrique contre le colonialisme européen. La Chine s’est positionnée comme un allié des pays africains nouvellement indépendants, renforçant les liens diplomatiques et offrant un soutien politique. Au fil des décennies, ces relations ont évolué vers une coopération économique croissante, culminant avec l’initiative de la Nouvelle route de la soie lancée en 2013, présentée comme une plateforme pour renforcer les échanges commerciaux, les investissements et les infrastructures entre la Chine et les nations africaines, marquant ainsi une nouvelle phase dans ces relations.

Les liens entre la Chine et l’Afrique ont été forgés par un passé d’appui mutuel, en particulier pendant les mouvements de libération et les débuts de l’indépendance africaine. Cependant, ces relations sont devenues de plus en plus axées sur des partenariats économiques et commerciaux au cours des dernières décennies. L’initiative de la Nouvelle route de la soie a été un point focal majeur, illustrant la volonté chinoise de renforcer les liens économiques avec l’Afrique, bien que cela ait également suscité des débats sur la nature des bénéfices et des défis que cela présente pour les pays africains en termes de dette, de transparence et de durabilité des projets.

Certains critiques considèrent la Nouvelle route de la soie comme une opportunité prometteuse pour l’Afrique, offrant des investissements massifs dans les infrastructures, le commerce et le développement économique. Les partisans de cette initiative estiment que les financements chinois et les projets d’infrastructure associés peuvent stimuler la croissance économique, créer des emplois et améliorer les connexions commerciales avec la Chine et d’autres régions.

Cependant, d’autres voix soulignent des préoccupations quant à la réalité de cette initiative pour les Africains. Certains analystes critiquent la manière dont ces investissements peuvent engendrer des pièges de la dette pour les pays africains, les laissant potentiellement endettés envers la Chine et exposés à un risque accru de dépendance économique.

Depuis 2013, l’initiative chinoise de “Nouvelle route de la Soie” a contribué à financer un boom des infrastructures africaines, permettant à des pays en manque de crédit de construire des chemins de fer, des projets hydroélectriques, des routes, des aéroports et des moyens de communication.

L’initiative a également entraîné une hausse des investissements chinois dans des domaines tels que la fabrication, l’exploitation minière et l’agriculture. Le programme a fait de Pékin le principal bailleur de fonds des infrastructures en Afrique.

 Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a ainsi été multiplié par vingt depuis 2000, atteignant près de 200 milliards de dollars en 2013, soit près du double de ceux avec les Etats-Unis (110 milliards).

 Des entreprises chinoises sont impliquées dans d’ambitieux projets d’infrastructures : construction du plus grand barrage d’Afrique en Ethiopie, de pipelines au Soudan et au Tchad, d’un port à 480 millions de dollars au Kenya, d’une ligne de train à quatre milliards de dollars en Afrique orientale… Le nouveau siège de l’Union africaine à Addis-Abeba est made in China est l’œuvre de !

Cependant, certains critiquent expriment leurs inquiétudes concernant la nature des relations économiques, la transparence des accords et les retombées socio-économiques pour les populations africaines. Certains observateurs soulignent que les projets de la Nouvelle route de la soie peuvent manquer de durabilité environnementale et sociale, tout en élevant des questions sur les conditions de travail et les avantages réels pour les communautés locales.

Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, explique à juste titre que dans cette aventure, « La Chine a besoin de sécuriser ses approvisionnements en matières premières, et l’Afrique en a beaucoup. D’autre part, les Chinois proposent sur le marché africain des biens de consommation à des prix abordables, tout en s’engageant dans des projets d’infrastructure sur plus long terme ».

Des organisations internationales dont la Banque mondiale ont émis des doutes sur la fameuse Politique chinoise intitulée ‘’Nouvelles Routes de la Soie’’.  

Dans un communiqué publié le 18 Juin 2019, la Banque Mondiale  

Indiquait ceci : ‘’Le succès de l’initiative chinoise des « nouvelles routes de la soie » dépendra de la mise en place de réformes profondes’’.

En novembre 2016, ces nombreuses suspicions ont emmené l’Inde et le Japon à lancer un contre-projet intitulé corridor de croissance Asie-Afrique. Ce contre-projet s’appuie sur des routes maritimes moins onéreuses et davantage orientées vers le développement durable52.

Le Blue Dot Network (en), lancé par les États-Unis avec le Japon et l’Australie est aussi présenté comme une alternative à la nouvelle route de la soie.

Dans l’ensemble, l’opinion sur la Nouvelle route de la soie en Afrique et ailleurs dans le monde est partagée, avec certains considérant cela comme une opportunité, tandis que d’autres expriment des préoccupations sur les implications à long terme de cette initiative pour les pays africains, appelant à une évaluation minutieuse des bénéfices et des risques potentiels.

Faut-il des actions plus fortes de la part des autorités Chinoises en vue de dissiper tous doutes sur la politique Chinoise en Afrique ? L’on veut-il coûte que coûte jeter un discrédit sur les bienfaits de la Chine dans les pays africains ?

Les années à venir nous donneront certainement des éléments de réponses sur ces interrogations.

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