La culture du Poro, une tradition bien structurée du Nord de la Côte d’Ivoire

Quand on parcourt le pays Sénoufo en saison sèche, on peut voir, à proximité des villages, des taches verts sombres qui dominent la brousse jaunâtre ; ce sont les Bois Sacrés, restes de la forêt primordiale, lieux préservés, lieux réservés au Poro. Le Poro est une société secrète, hiérarchisée en classe d’âge qui gère les connaissances traditionnelles.

L’importance du Poro dans la société Sénoufo est indéniable car il permet à une préparation à la vie sociale et spirituelle.

• Une formation à la vie sociale

A la sortie du Poro a lieu une cérémonie artistique et rituelle marquant l’arrivée d’une nouvelle génération prête à accomplir les tâches sociales. Des cérémonies plus grandioses couronnent la fin du Tchologo. En effet entre initiés du même cycle, il y’a un véritable esprit de corps, une solidarité, une entraide permanente qui concerne la vie quotidienne, les grands travaux agricoles, les funérailles etc…

En outre le Poro représente une école de vie en pays Sénoufo dans la mesure où des vertus : le savoir vivre, savoir se comporter en public, respecter les ainés et affronter les difficultés de la vie sont inculqués aux initiés. Sous la conduite des anciens initiés, les candidats à l’initiation suivent l’enseignement à « l’université Sénoufo ». Mais initiation au Poro comprend également un enseignement plus matériel ; calendrier des travaux agricoles, techniques artisanales diverses que montre l’importance de cette pratique.

Une formation à la vie spirituelle

Le Poro est important chez le Sénoufo car il participe à la vie spirituelle de ceux-ci. Ainsi l’initié est lié à un Dieu suprême appelé Kolotyolo. Celui-ci le protège contre les esprits malfaiteurs tout en sachant qu’il y’a une vie après la mort. L’homme Sénoufo se conforme à la loi de la divinité enseignée lors de son initiation au Poro. L’initié devient au fur et à mesure le protecteur non seulement de sa famille mais aussi de la société toute entière.

Le jeune initié apprend les lois secrètes des génies qui dominent les hommes. A chaque phase de l’initiation, l’initié reçoit un nom rituel, celui donné à la dernière phase est porté jusqu’à sa mort. Il apprend une langue sécrète qui utilise les mêmes mots que la langue courante mais avec d’autres sens.

L’enseignement dispensé est frappé du sceau du secret. Nul n’a le droit d’en révéler des aspects à des non-initiés, sous peine de sanctions sévères voire de mort.
La pratique de cette institution initiatique nécessite une formation rituelle qui s’étend de génération en génération d’où son importance que l’on lui accorde au plan sociale et spirituelle.

Source : Degnimaniyeo

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